15 excellents moyens de te faire détester dans ton club

Tu n’aimes pas les gens, voire tu es complètement asocial ? Tu as choisi le tennis parce que c’est un sport en solo, mais, comme Caroline Garcia, tu voudrais privilégier ta carrière VRAIMENT individuelle ? Voici mes meilleurs trucs pour faire le vide autour de toi dans ton club.




1/ Comporte toi comme un crevard lors des matches d’entraînement

Et surtout, n’hésite pas à en faire des caisses : hurle comme un goret à chaque faute directe, fracasse ta raquette contre les panneaux des sponsors, fais la gueule à ton partenaire si c’est un double et qu’il joue comme un pied. Ou alors, autre école, joue-là maniaco-dépressif. C’est toujours sympa d’aller faire sa petite partie dominicale avec un mec au bord du suicide, qui affiche sa non envie d’être là avec ostentation et passe la partie à s’auto-flageller de sa propre nullité.
Taux d’efficacité : 80%. Tu fais le vide rapidement mais malgré tout, certains persistent à vouloir jouer avec toi, parce qu’ils t’ont pris en pitié ou simplement parce qu’ils n’ont pas le choix.

2/ Sois dispo pour jouer uniquement à des heures impossibles

En gros, le dimanche matin à 9h ou le soir en semaine à 22h. Le reste du temps, fais-le mec constamment surbooké, qui enchaîne les réunions, passe sa vie dans les transports, doit s’occuper de ses enfants et a autre chose à faire dans la vie que de taper dans une balle, bordel ! Par ailleurs, pour renforcer ton côté inaccessible, ne propose jamais de réserver toi-même le terrain, dis que tu n’as pas le temps et que tu n’as pas accès à ton ordinateur (alors que t’es sur facebook les trois-quarts de la journée). Enfin, last but not least, ne fournis jamais les balles.
Taux d’efficacité : Pas si mal (jusqu’à 70%) mais difficile à mettre en œuvre. Si tu es au chômage et que tu habites à 2 minutes du club, tu devras être un génie de la mythomanie.

3/ Annule au dernier moment des créneaux,
ou incruste-toi à l’improviste sur d’autres

A coupler avec le paragraphe précédent, pour une efficacité maximale. Si tu n’es finalement pas dispo pour un entraînement prévu, même si tu le sais plusieurs jours à l’avance, attends le dernier moment pour prévenir ton partenaire. Sinon, ça lui laissera le temps de te remplacer et tu passeras pour un mec prévenant, voire poli (l’horreur). S’il a néanmoins réussi à trouver quelqu’un, viens quand même sans avertir. Il n’y a rien de plus chiant que de jouer à trois mais les mecs n’auront pas d’autre choix que de t’accepter.
Taux d’efficacité : 20%. Ça paie pas énormément, mais la méthode est facile, efficace et accessible à tous !

4/ Ne viens jamais aux AG, tournois de mixte ou autres animations organisées par le club

Ne te laisse pas berner par le fameux « pot de l’amitié » qu’on te promet à la fin de l’AG : ça va consister en deux bouteilles de jus d’orange et trois paquets de chips qui se battent en duel au terme de quatre interminables heures de débat autour du thème « faut-il démousser nos quick extérieurs cet hiver ? ». Et ce, bien sûr, un samedi matin à 9h. Ne te laisse pas abuser non plus par les « nombreux lots à gagner » lors du tournoi de double mixte : tu vas avoir, au mieux, un porte-clé balle ou un mug Roland Garros. En plus, avec le bol que t’as, lorsqu’on va tirer au sort les équipes, tu vas jamais tomber sur Sabrina, la bombe (et star) du club classée 0. Non, toi tu te payes toujours Jeanine, 30/4, la trésorière. Alors, ça suffit. Sois un tennisman, un vrai : un simple consommateur. Tu viens, tu fais ton heure, et tu te casses ! Le reste, comme dirait Kevin De Bruyne, on s’en balec…
Taux d’efficacité : 20%. Tu vas te faire détester des dirigeants (c’est déjà bien) mais pas des autres membres, qui font comme toi.

5/ Monte un trafic parallèle
de cordage de raquettes

Depuis des années, le marché (noir) du cordage de raquettes dans ton club est réservé à Manu. Tu sais ce mec sans âge (et sans emploi), généralement classé en tête de 4è série (30/1-30/2), que tu vois toujours traîner au club, quels que soient le jour et l’heure à laquelle tu viens jouer. Omniprésent, il connaît tout le monde et corde ainsi les raquettes des trois-quarts des gens du club, moyennant 10 € la pose. Viens lui casser son « biz » et tu verras qu’il va commencer à raconter des trucs pas très sympas sur ta maman…
Taux d’efficacité : 50% si tu casses bien les prix.

6/ Cultive l’incertitude sur ta présence aux matches par équipes

Le pire ennemi des capitaines d’équipes n’est pas le joueur qui refuse obstinément de jouer les interclubs. Non, c’est plutôt celui avec lequel on ne sait jamais sur quel pied danser. Voilà donc mon conseil : quelques mois avant les matches par équipes, dis avec enthousiasme que tu as envie de jouer. Puis, au fur et à mesure que l’échéance approche, commence à semer le doute, explique que t’es plus sûr d’être dispo tel ou tel dimanche, tu bosses, t’as un apéro la veille, t’as le genou en vrac, ta femme doit accoucher ou t’as poney. Et bien sûr, que tu sois présent ou absent, dis-le la veille à 18h ! C’est la base…
Taux d’efficacité : 20%. Difficile de t’en vouloir vraiment alors que « certains » font pareil en équipe de France.

7/ Adopte lors de ces matches par équipes une attitude complètement égocentrée

Rends-toi disponible uniquement pour les rencontres à domicile (tu vas quand même pas te taper 2h de route pour risquer une contre moisie dans un club de merde) et bien sûr, n’arrive jamais à l’heure pour le café-croissant du matin. A moins que tu ne sois le n°5 de l’équipe et donc que tu doives jouer en premier (dans ce cas, tu n’as plus qu’à progresser), arrive toujours à la bourre, un peu avant ton match, avec la gueule enfarinée du mec qui a eu une grosse panne de réveil. Confonds toi en excuse, joue ton match, fais ta perf, fume ta clope et casse-toi sans regarder les autres ! Dis que tu as un gros contre-temps et que tu reviens pour les doubles. Entre-temps, va faire une bonne sieste devant la fin de Téléfoot. Ça y est : tu es un gros re-lou.
Taux d’efficacité : Au minimum 60%, beaucoup plus si tu « mixes » avec le paragraphe précédent et jackpot si c’est Yannick Noah ton capitaine. A la prochaine rencontre, t’es viré…

8/ Abreuve de conseils techniques des joueurs mieux classés que toi

Tu l’as compris si tu lis mon blog, je ne suis déjà pas un gros fan des conseils techniques. Ou, à la limite, seulement ceux distillés par Simonie (pardon, avec parcimonie). Mais alors, les conseils permanents du 30/3 du club qui n’a jamais passé plus de deux tours dans un tournoi 4è série et qui passe son temps à t’expliquer que tu « ne pousses pas assez sur les jambes au service » ou que « tu frappes trop près de la balle en coup droit », non merci ! Plutôt voter Poutou aux présidentielles.
Taux d’efficacité : Proportionnel à ton propre classement. 99,9% si tu es classé 30/5. En revanche, si tu es -15, tu vas avoir du succès, donc je te conseille une autre méthode.

9/ Dénigre constamment les perfs des autres

Tu le sais, le tennisman est un être autocentré et très susceptible quant à son propre niveau de jeu. Si tu veux te le mettre à dos, caresse-le à rebrousse-poil, tu vas voir… Exemple : quand il envoie un what’s app groupé à tout le club pour raconter fièrement sa dernière perf, surtout ne répond pas, ne tombe pas dans son jeu, sinon c’est sans fin : il va balancer 150 textos pour résumer l’intégralité du match. Coupe-le direct pour dire que t’as mis 2 et 2 au même adversaire un mois avant. Puis mets ton téléphone en mode avion.
Taux d’efficacité : 70%. Le risque est de tomber sur un obstiné qui va vouloir s’acharner à t’impressionner et donc revenir sans cesse vers toi.

10/ Branle-toi complètement des états d’âme des autres

Tout comme il a besoin de se palucher sur ses victoires, le tennisman a aussi besoin de s’épancher sur ses défaites. Il a besoin d’exprimer ses émotions. Quand il n’en met pas une, quand il ne sent plus rien, il faut qu’il exorcise ses états d’âme. Alors il parle, il parle, il parle, spécialement aux changements de côté… Ne l’écoute pas, reste insensible à ses soucis, garde la tête dans ta serviette en remettant tes cordes en place puis lève-toi prestement du banc en lançant avec autorité : « bon, ça suffit, je m’en branle complètement de ta vie de merde ! Allez, 5-0 pour moi. »
Taux d’efficacité : Un bon 80%, mais méfie-toi quand même car tu peux aussi, un jour, avoir envie de parler…

11/ Sois beau ou belle gosse

Particulièrement vrai si tu es une fille, gaulée comme Sharapova, avec les jambes de Steffi Graf ou le sourire d’Ivanovic. Peu importe ton niveau, que tu sois 30/3 ou -2/6, toutes les autres filles du club vont fatalement te détester et souhaiter ta défaite à chaque fois que tu joues, même si c’est le match décisif pour la montée en équipes. Si tu es un mec, tu seras un peu moins exposé à la jalousie (encore que…), sauf si tu t’habilles en polo Lacoste ou que tu te pointes avec l’équipement intégral de Federer. Y’a des limites, quand même.
Taux d’efficacité : Entre 20 et 80% selon si tu es licencié en Franche-Comté, dans un club « bobo » du 16è ou dans une ville moyenne de Province.

12/ Pourris les entraînements collectifs
en racontant ta vie

Petit rappel : on paye 400 € (parfois bien plus si on est dans un club parisien huppé) sa cotisation pour avoir son heure et demie d’entraînement collectif par semaine. Cette heure et demie là, généralement, on la chérit, c’est même une bouffée d’oxygène hebdomadaire pour ceux qui ont un job de merde au Pôle Emploi de Bobigny ou au service après-vente d’Ikea. Bref, quand arrive l’entraînement, on a  grave envie de bouffer de la balle jaune, éventuellement raconter deux-trois blagues salaces, mais c’est tout ! Tu as le pouvoir de casser cette belle ambiance si tu te mets à gémir sur le gros contrôle fiscal que t’as subi dans la semaine. Tout le monde s’en fout, particulièrement le prof qui n’a qu’une envie, c’est de se casser. Mais tout le monde est malgré tout obligé de t’écouter, par politesse. Et pendant ce temps, l’heure tourne…
Taux d’efficacité : Très dépendant de ta constance dans l’effort et du degré de pénibilité de tes histoires. A la louche, entre 50 et 90%.

13/ Adopte un coup droit à deux mains
et un revers à une main

Dans un club, tu verras, on te pardonnera beaucoup d’incartades techniques : le revers exclusivement chopé, le service prise ouverte, voire le coup droit à deux mains si tu joues AUSSI ton revers à deux mains, et même si tu devras accepter d’être surnommé « Fabulous Fab » (Santoro) partout où tu passes. Mais un coup droit à deux mains assorti d’un revers à une main, ça non, ça ne passe pas ! Personne n’a jamais joué comme ça à haut niveau. Tu vas intégrer une catégorie ultra-minoritaire, tout le monde va se foutre de ta gueule et personne ne s’identifiera à toi. Et puis, côté meuf (ou mec), je t’explique même pas. De toutes façons, avec une technique pareille, tout le monde va penser que tu as des mœurs sexuelles bizarres…
Taux d’efficacité : 95%, voire mieux si ton coup droit à deux mains est de surcroît exclusivement chopé.

14/ Drague tout ce qui bouge

On n’a encore rien trouvé de mieux pour foutre le bordel dans un groupe. Et pourtant, on connaît tous ce chaud lapin écervelé qui multiplie les allusions graveleuses à toutes les nanas du club, est toujours là pour baver devant leurs matches par équipes (il soutient même parfois leurs adversaires pour peu qu’il y ait une blonde à forte poitrine), organise des doubles mixtes tous les dimanches et tente sa chance à tout bout de champ avec bien plus d’audace et d’énergie qu’il n’en met dans son tennis, qui n’est de toutes façons pour lui qu’un exutoire à son taux de testostérone anormalement élevé. Bon, eh bien, sois ce mec-là. Sois ce Jean-Claude Dusse de la balle jaune. En plus, on sait jamais, sur un malentendu, tu peux conclure (peut-être même au filet…).
Taux d’efficacité : 99% si tu dragues par erreur la femme du président (à moins qu’ils ne soient en instance de divorce). Cougar ou pas, j’veux pas savoir, t’avais qu’à te renseigner !

15/ Dessine une bite géante sur la terre battue fraîchement refaite

A tout seigneur, tout honneur : cette idée à la con n’est pas de moi mais du site Topito qui avait suggéré ça à tout joueur désireux d’obtenir le Prix Citron à Roland Garros. Etant bon public de nature, ça m’a fait bien rire et ça m’a donné l’idée d’écrire le présent article. Ça valait donc ce renvoi d’ascenseur, d’autant que cette technique là est tout à fait déclinable en club !
Taux d’efficacité : 100% si tu te fais « gauler » (et pardon pour le jeu de mots involontaire) !




Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *