Best-of des pires phrases de joueurs captées par les micros

Il y a quelques temps, je vous avais proposé le top 20 des pires phrases entendues (de mes propres oreilles) dans des matches de tennis amateur. Le superbe dérapage verbal de Benoît Paire, cette semaine à Monte Carlo, m’a donné l’envie de faire un best-of des phrases d’un autre genre : celles murmurées sur le court par des joueurs professionnels. Des phrases qui n’auraient jamais dû passer à postérité si elles n’avaient pas été captées, par mégarde, par les micros des télévisions. Elles sont, du coup, devenues mythiques. Regardez, écoutez… et savourez.

 

Benoît Paire, Monte Carlo 2017
« Le mec, il est complètement nul. Il joue à deux à l’heure, il est nul. Je perds 6/2, 3-0 contre un nul. C’est dire à quel point je suis extrêmement nul. J’ai juste à jouer deux secondes, je pense que je gagne 6/2 6/2. »
Il faudrait un livre pour recenser les perles délivrées par Benoît Paire sur un terrain, dans sa barbe. Sa dernière pépite, cette semaine à Monte Carlo lors de son match (perdu) contre le vétéran allemand Tommy Haas, a fait un buzz absolu. Une merveille du genre.

 

Tommy Haas, Open d’Australie 2007
« Pourquoi est-ce que je fais toute cette merde ? Je ne peux pas faire ça. Je ne comprends pas. Je paye des gens pour rien. Tu es un idiot. »
Tommy Haas peut comprendre Benoît Paire, car lui aussi est un adepte des monologues de légende. Ceci est un résumé de celui auquel l’Allemand s’était livré, prostré sur sa chaise, lors d’un quart de finale contre Nykolay Davydenko à l’Open d’Australie 2007. La différence, c’est que Haas s’insultait lui-même et avait fini par gagner le match.

 

Juan Martin Del Potro, Rome 2008
« Ta mère et toi vous ne changerez jamais, vous serez toujours les mêmes. »
Le premier affrontement entre Juan Martin Del Potro et Andy Murray, au 1er tour du tournoi de Rome en 2008, avait aussi été le plus chaud. Accusant son rival de discuter sans cesse avec sa mère dans la box, la Tour de Tandil l’avait invectivé sur la chaise au changement de côté. Furieux qu’on touche à sa maman, Murray avait sérieusement répliqué. De guerre lasse, Del Potro avait abandonné au début du 3è set.

 

Roger Federer, Madrid 2015
« On a besoin d’un clown pour ce cirque »
La surprise, lors du tournoi de Madrid en 2015, n’aura pas tant été de voir Roger Federer se faire surprendre d’entrée par Nick Kyrgios. Mais plutôt de voir le si politiquement correct Suisse s’emporter contre le jeunot australien, beaucoup trop fantasque à son goût. Le clown a fini par faire dégoupiller l’artiste, qui s’est fâché tout rouge…

 

Jim Courier, 1993
« Il ne faut pas lire ton journal quand je joue. Hey, ne lis pas quand je joue ! »
Dans la catégorie « j’ai le boulard sur un court », Jim Courier se posait là. En témoigne cette tirade mythique adressée à Roland Garros – en français dans le texte – à un spectateur absolument pas intéressé par le huitième de finale qu’était en train de disputer l’Américain contre Thomas Muster. L’ancien n°1 mondial s’en était finalement sorti, et c’était dans tous les journaux le lendemain…

 

Fabio Fognini, Monte Carlo 2014
« Regarde moi quand je te parle au lieu de faire cette tête de cul. »
Magique Fabio ! l’Italien ne pouvait pas ne pas faire partie de cette liste, mais j’avais l’embarras du choix. J’ai finalement opté pour cette phrase magnifique adressée à son père, au changement de côté lors d’un huitième de finale contre Jo-Wilfried Tsonga que l’Italien avait en mains mais avait fini par perdre. Tout seul. En VO, c’est magnifique…

 

Andy Roddick, Open d’Australie 2008
« Allez à l’école, les enfants, où vous allez finir arbitre ! »
Roddick, lui aussi, mériterait de parrainer cet article. J’ai finalement opté pour cette splendide injonction adressée au (jeune) public de son 3è tour de l’Open d’Australie 2008 finalement perdu contre Philipp Kohslchreiber, au bout d’une nuit électrique où l’Américain avait perdu trop d’influx à s’acharner contre l’arbitre.

 

Andy Murray, Munich 2015
« Il n’y en a pas deux comme toi sur le circuit, tout le monde te déteste ! »
Au cours d’un quart de finale assez serré, Lukas Rosol tentait de faire un peu d’intox auprès de l’arbitre de la rencontre. Murray n’avait pas apprécié pas et s’était mis à bougonner tout bas ce que tout le vestiaire pensait tout haut. Désolé Andy, mais les micros t’ont gaulé…

 

Jimmy Connors, Roland Garros 1984
« T’as vraiment l’âge mental de mon fils ! »
On ne compte pas vraiment les joutes verbales qui ont opposé Jimmy Connors et John McEnroe. L’une d’entre elles a frappé les esprits, en demi-finale de Roland Garros en 1984. Connors, doigt rageur pointé vers son adversaire, lui a ainsi adressé ce mémorable sermon qui aurait dû rester entre hommes, mais que les micros ont capté. McEnroe est ensuite retourné sagement à ses devoirs pour l’emporter en trois sets.

 

Victoria Azarenka, Rome 2011
« Fucking bitch ! » (traduction approximative : putain de pute ?)
Ces mots fleuris ont été prononcés par Victoria Azarenka à la délicate attention de Maria Sharapova, lors de leur affrontement en quart de finale du tournoi romain. Finalement contrainte à l’abandon au 3è set, la Biélorusse a indiqué ensuite qu’elle se parlait à elle-même. Mais oui, c’est bien connu : les filles se traitent souvent elle-même de putes…

Pas de vidéo ici, mais la poignée de main est édifiante…

 

Michaël Llodra, Indian Wells 2012
« Fucking Chinese »
Agacé par une supportrice asiatique un peu virulente de son adversaire du 1er tour (Ernests Gulbis), Michaël Llodra s’était laissé allé à des propos de comptoir de PMU. Il avait finalement gagné le match, mais au prix de 2 500 $ pour ce cri du cœur un brin raciste. Après investigation, la spectatrice était pourtant bel et bien chinoise…

 

Lleyton Hewitt, US Open 2001
« Regardez le juge de ligne, et dites moi quelle est la similitude avec mon adversaire… »
Dans la série des propos peu diplomatiques à relents racistes, Lleyton Hewitt avait fait fort au cœur d’un 2e tour (par ailleurs splendide) face au métis américain James Blake. Au cœur du 3è set, un juge de ligne, lui aussi noir de peau, avait compté deux fautes de pied au futur vainqueur du tournoi. Il n’en fallait pas plus pour que Hewitt fasse l’amalgame en se plaignant auprès de l’arbitre…

 

Bernard Tomic, US Open 2016
« Suce mes boules. Je vais mettre mes boules dans ta bouche. Et je vais te donner un peu d’argent pour que tu te sentes mieux après. »
Battu d’entrée de l’US Open par Damir Dzumhur, le « bad boy » australien s’était néanmoins mis en avant par cette tirade distinguée à l’attention d’un spectateur. La défense de Tomic après coup, fut magnifique : « Mais euh !!! Il n’arrêtait pas de me dire d’aller me faire s… » Ok, 13 000 $ d’amende.

 

Bernard Tomic, Quito 2016
« Va à Miami, prend ta Ferrari, tu n’as pas besoin d’être ici, dans ce putain de tournoi ! »
Décidément bien plus en verve sur le plan verbal que sur celui des résultats, Tomic, toujours lui, avait manifesté un énorme respect envers le tournoi équatorien lors de sa défaite en quarts de finale face à Paolo Lorenzi. En « one-showman », sûr que l’Austraien ferait un malheur.

 

Stan Wawrinka, Bercy 2016
« Ça te dérange pas qu’on joue un match ? Non mais sérieux, il est minuit, si t’as pas envie de voir, tu rentres ! »
Une phrase a priori anodine, prononcée par Stan Wawrinka au cœur d’une entrée en lice difficile en nocturne face à Jan-Lennard Struff, à l’égard d’un spectateur un peu bruyant. Sauf que le spectateur n’était pas n’importe qui : il s’agissait du Secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé. Buzz absolu. Et la défaite du Suisse est ainsi passée presque inaperçue…

 

Mirka Federer, Masters 2014
« Cry, baby cry… »
Bon, là, c’est pas vraiment un joueur, mais c’est tout comme… Un cri du cœur resté à l’état de mythe absolu, prononcé depuis le clan des joueurs, dans le feu d’une demi-finale au couteau du Masters, par l’épouse de Roger à l’attention de l’adversaire et compatriote de son mari, Stan Wawrinka, qui lui reprochait ouvertement de tenter de le déconcentrer. L’explication entre les deux Suisses fut paraît-il  sévère après le match, remporté finalement par Federer.

 

Serena Williams, US Open 2009
« Je jure devant Dieu que je vais te loger cette putain de balle au fond de ta putain de gorge, tu entends ? »
Dans une demi-finale de l’US Open qui l’opposait à Kim Clijsters, Serena Williams venait de se voir compter une… faute de pied sur un second service, qui offrait deux balles de match à la Belge. Furibarde, elle a alors fait comme tout un chacun aurait fait à sa place : elle a pété un câble et s’est mis à menacer « limite » de mort la pauvre juge de ligne qui, pétrifiée, s’en vint tout cafter à l’arbitre (connasse !). Résultat, point de pénalité, jeu, set et match Clijsters ! Et 10 000 $ d’amende pour Serena…

 

Nick Kyrgios, Montreal 2015
« Kokkinakis a baisé ta copine. Désolé de te dire ça, mec. »
Un « must » inoubliable. Dans le feu d’une bataille au 2è tour face à Stan Wawrinka, l’Australien crut bon de révéler à haute voix cette info people sur la compagne du Suisse, Donna Vekic. Personne n’a jamais vérifié l’info. Mais tout le monde a bien entendu la phrase qui a fait scandale et même jurisprudence puisque Kyrgios a été sanctionné par l’ATP et contraint d’aller voir un psy. Depuis, les joueurs se méfient beaucoup plus des micros.

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