Comment mon adversaire a fini son match dans un bain de sang…

Après une entrée en matière absolument rocambolesque (à relire ici), j’ai enchaîné par un 2è tour qui, dans un tout autre style, s’est avéré pas piqué des hannetons lui aussi. Un match qui, pour la première fois de ma vie, s’est achevé dans le sang…

 

Niveau de compétition : 2è tour.
Classement adverse : 15/2
Surface : Tu vois le départ de Space Moutain ? Plus rapide encore…
Sensations : Mlannaricinesque (il faut lire pour comprendre)
Magnitude d’énervement sur l’échelle de Benoît Paire : 6.

Salut cher TDM,

Et déjà, félicitations ! Si tu es devant de ces lignes, c’est que tu as survécu à la lecture de mon précédent pavé qui devait faire tout de même environ 800 000 signes plus acabracadabrantesques les uns que les autres. Donc bravo à toi, tu es du genre pugnace, j’espère que tu l’es autant sur un terrain. J’espère surtout que tu es encore en pleine forme aujourd’hui parce que le récit que tu vas lire ici, suite logique du match précédent, sort aussi un peu de l’ordinaire. Je finis par me dire que ça doit avoir quelque chose à voir avec moi…

Le contexte, déjà. Ce match, honnêtement, me saoule un peu. Prévu à 20h, à Trifouillis-les-Oies. Je suis censé partir en voyage le lendemain matin, j’ai pas encore mis le moindre slip dans ma valise… Le seuil de ma motivation est au niveau de la cote de popularité d’Emmanuel Macron au congrès des gilets jaunes anonymes de Maubeuge. Mais je fais le job. J’arrive à l’heure dite. Le club est situé au cœur d’un vaste complexe sportif. Il fait nuit noire, j’avance à tâtons vers ma destinée, essayant non sans difficulté de dénicher un terrain de tennis au milieu de cette immensité obscure. Soudain, un bloc de béton s’avance, sur ma droite. Il semble y avoir de la vie à l’intérieur. Je pénètre dans ce que je pense être le club-house, et là, je me retrouve… au beau milieu d’une demi-dizaine de jeunes éphèbes noirs, nus comme des vers, promenant leur corps musculeux et enduits de camphre dans une chaude atmosphère emplie d’une buée humide qui me prend tout de suite à la gorge. Euh, je suis au hammam du Fucking Blue Boy, ou quoi ?? Autant dire que tout seul avec ma petite raquette, là, tout de suite, j’ai l’air d’un con. Je tente de communiquer :

  • Euh… Bonjour messieurs, le club de tennis, c’est pas ici ?
  • Ah non, là c’est le club de foot. Le tennis, c’est de l’autre côté.
  • Ah ok… Bon ben merci messieurs, bonne soirée. (Et couvrez-vous la bien, hein, il fait froid dehors, allez, salut les p’tits PD !!) Oui, bon, Ok, j’ai pas vraiment dit cette dernière phrase. Quoi qu’elle aurait pu m’aider à provoquer un échauffement bien costaud, qui eût été fort utile par ce froid de gueux.

Cette petite péripétie a en tout cas le mérite de briser la glace avec mon adversaire quand je lui raconte l’anecdote une fois mon chemin retrouvé. Derrière l’échange de plaisanterie bon enfant, l’air de rien, je le toise. Il a mon âge, un peu plus peut-être. Ma taille, à peu près. Mais une ligne de jeune homme ! Le gars a l’air super affûté, incroyablement svelte, bref en pleine forme. Moi qui m’étais inscrit sur ces tournois vétérans en pensant y tomber sur des débris bedonnants que je pourrais à tous coups avoir à l’usure, eh bien je repasserai… Les mecs sont en fait beaucoup plus en forme que la plupart des minots de 20 ans que tu peux parfois rencontrer alors qu’ils sortent à peine de boîte et n’ont pas encore décuvé. A 40 piges, tu vas plus en boîte, tu prends plus de murge parce que tu les supportes plus, par contre tu fais du sport au taquet pour oublier le poids des responsabilités. Ok, mon dernier tournoi de vieux…

Toujours servir en premier… Sauf si tu t’appelles Elena Dementieva

Bon, et sinon, niveau tennis, ça donne quoi ? L’échauffement commence et au moins, le gros « avantage » par rapport à mon match précédent, c’est que cette fois, je ne me fais aucune illusion sur la qualité de mon revers à une main. Je sais à l’avance qu’il sera inexistant, qu’il n’est pas encore prêt à endurer le choc de la compétition. Inutile donc de me focaliser sur mes sensations, autant me concentrer sur l’observation de l’autre. Et force est d’admettre qu’il joue pas mal, l’enfoiré. Technique très propre. Un revers à une main fluide et enroulé comme celui après lequel je cours (en vain) depuis un an. Ça va être dur, je crois. Léger caca mou.

Je n’en montre évidemment rien et, après avoir gagné le toss, choisis le service avec autorité. Quand on joue dans des salles ultra-rapides comme c’est le cas ce soir, il faut toujours choisir de servir en premier. Parce que le premier jeu du match est invariablement celui sur lequel ton adversaire est le plus tendu, et est donc le plus susceptible de rater ses retours. Oui, même s’il s’appelle Novak Djokovic Donc, à moins que tu t’appelles toi-même Elena Dementieva, et que tu sois donc incapable d’attaquer un match par moins de 2 doubles fautes, choisis plutôt d’engager, fais-le jouer et observe : normalement, tu vas avoir droit à un ou deux points gratuits dans ce premier jeu. C’est quasiment mathématique. Crois-en ma longue expérience de vieux con briscard.

Là, en tout cas, ça ne rate pas. Mon adversaire manque deux retours de coup droit dans ce jeu inaugural qui va durer un certain temps et va avoir un grand impact psychologique sur la suite. Je vais m’y procurer deux balles de jeu, que je vais jouer – seul les Dieux du tennis savent pourquoi – comme si ma vie en dépendait. En fait, me sentant assez inférieur, je ne peux m’empêcher de penser qu’il faut absolument que j’écarte tout de suite toute possibilité de prendre une double roue de bicyclette, ma phobie à chaque match. Je me mets une pression de dingue par rapport à ça et évidemment, ce qui devait arriver arriva : à trop vouloir marquer ce jeu, que je devrais considérer comme une simple goutte d’eau dans l’océan, je me crispe et je le perds.

Une pensée émue pour Jérémy Chardy

A ce moment-là, j’ai une pensée émue pour Jérémy Chardy qui, souvenons-nous, avait expliqué s’être tendu après s’être fait breaker lors d’un premier jeu très serré face à Coric lors du match d’ouverture de la finale de coupe Davis perdue contre la Croatie. A l’époque, je m’étais quand même un peu foutu de sa gueule. Sauf que là, je vais subir exactement le même sort. Ce premier jeu perdu a le don de me mettre totalement dans le seau. Je ne cesse de le ressasser, comme si j’avais laissé passer la femme de ma vie. La suite défile très vite : me voilà mené 4-0 en 15 minutes. Tu le vois, le 6/0, 6/0 qui clignote en rouge dans ton cerveau ? L’avantage, au moins, c’est que je serai rentré tôt pour faire mes valises. Et pour passer une dernier semblant de soirée avec ma femme (oui, je pense à ça, aussi).

Qui dit ultra-tendu dit ultra-con, forcément. A un moment donné, une superbe accélération de revers vient me cueillir le long de la ligne. Bonne, faute ? Honnêtement, c’est très limite. Comme le veut l’usage, je me tourne vers mon adversaire pour lui proposer de remettre deux balles. Il est déjà en position d’enchaîner le point suivant. Je le tance :

  • Euh, franchement, je sais pas comment elle est, celle-là…
  • Ah mais elle est dans le terrain !, m’affirme-t-il.

Sa réponse pleine d’à-propos fait valser pour de bon mes nerfs déjà passablement échaudés. Je renchéris d’un air arrogant :

  • Non, pas du tout ! Elle touche la ligne, peut-être, mais elle n’est certainement pas « dans » le terrain. Moi, je la vois plutôt faute.
  • Bon, bon, comme tu veux, moi de toutes façons, j’étais masqué par le filet…

(Ah bon, et comment as-tu pu voir qu’elle était « dans » le terrain, alors ?)

  • Si tu es sûr de toi, Ok, je te l’accorde, de toute façon elle mérite d’être bonne.
A ton avis, in or out ?

 

Et voilà comment je tends le bâton pour me faire battre en me donnant un point qui m’étais peut-être acquis.  Mais qu’à cela ne tienne. Je marque finalement à ce moment-là mon premier jeu et l’accueille avec une joie et une bénédiction qui n’auraient pas été plus fortes si j’avais gagné Roland-Garros. Je vais pouvoir enfin évoluer plus relâché, surtout que, si j’ai marqué ce premier jeu, c’est aussi parce que je viens de remarquer un truc : mon adversaire rate quasi-systématiquement ses retours de coup droit à chaque fois que je lui sers slicé côté égalité. C’est très étrange vu la petitesse de ma mise en jeu. Mais je vais par la suite allègrement m’engouffrer dans cette petite faille, qui a toutefois sa contrepartie. Vu que je ne suis pas Federer et que je ne suis pas capable de servir tous les effets avec un lancer de balle rigoureusement identique, je m’applique, pour mon service slicé, à lancer bien à droite, comme on m’a appris à l’école de tennis (du temps de Nathalie Tauziat et de Jean-Philippe Fleurian).  Or, ce lancer très à droite a le défaut d’envoyer la balle pile dans le rayonnement jaunâtre du néon hors d’âge qui nous sert d’éclairage, créant une sorte d’éclipse totale de balle et de ma vision pendant quelques secondes. Autrement dit, il est impossible de faire suivre ce service d’une volée ou d’un coup d’attaque, par exemple. Si mon adversaire réussit son retour – ça lui arrive -, je dois me débrouiller pour engager l’échange à l’aveuglette et temporiser ainsi jusqu’à ce que cesse ma cécité, généralement au bout de 2-3 frappes. Une sorte de blind-tennis revisité. C’est assez pénible. Mais ainsi va la vie du tennis d’en bas.

 

Et là, Kiki c’est qui entre en scène ?

 

Bon, n’empêche que les vases communicants ont grandement ouvert les vannes. De 0-4 il y a 10 minutes, me voici revenu à 4-3. A l’origine de ma détente, il y a eu  un énorme coup de gueule (je voudrais bien avoir un comportement de gentlemen, promis, mais j’arrive pas à bien jouer en restant trop calme), ainsi qu’un petit truc de visualisation que j’ai déniché en coup droit. Un petit truc qui avait déjà marché par le passé. Ce petit truc, c’est… Bon, on se fout pas de ma gueule, hein ? Voilà, en fait, côté coup droit, je visualise le geste de Kiki Mladenovic. La main gauche gracieusement tendue en avant. Une belle boucle bien dessinée avant l’impact. Et pan ! Manque plus que la natte blonde flottant dans les airs, vous dis-je. Bon, c’est peut-être simplement le fait de penser au geste de quelqu’un qui m’aide à chasser les parasites de mon cerveau. Peut-être que si j’avais pensé au coup droit de Benoît Paire, ça aurait fait le même effet ? Non, ça, c’est un mauvais exemple… Bref. En tout cas, ça marche.

Enfin, ça marche… Disons que ça m’aide à revenir encore de 5-3 à 5-5. Mais là, subitement, nouvelle panne générale d’électricité. J’enchaîne à ce moment-là – le pire moment, donc – deux jeux affreux constellés de 7 ou 8 fautes de coups droits. Euh, j’avais demandé le coup droit de Kiki, pas son mental ! C’est assez incompréhensible. Et surtout assez débile au moment où je sentais mon adversaire perdre son petit air impérial. Je décèle une vraie moue de soulagement sur son visage au moment de revenir sur sa chaise et d’inscrire, sur le panneau de score manuel, le gain du 1er set (7/5) en sa faveur. Un set dont je viens de lui faire littéralement cadeau. Mais la seule question qui me vient à l’esprit, là, c’est : pourquoi est-ce toujours celui qui vient de marquer le jeu qui fait l’effort de venir marquer le score au changement de côté, avec toujours cet insupportable petit air auto-satisfait ?

En réalité, une autre question me taraude à l’attaque du 2è set. J’ai le vague sentiment que je me suis encore engouffré dans un match à rallonge. Et que mes valises ne sont pas près d’être faites… J’ai presque envie que tout se finisse vite, quitte à perdre, et paradoxalement, ce détachement total contribue à me relâcher encore un peu plus. Je joue vraiment pas mal à l’entame du 2è set. Là où j’étais en résistance permanente dans le 1er, tentant tant bien que mal de résister à ses boulets de canon (surtout en coup droit), je pèse maintenant un peu plus sur le jeu, avec un esprit de créativité que je ne me connaissais pas.  Je tente et réussis avec (plus ou moins) de bonheur quelques schémas de jeu qui m’étaient jusqu’alors totalement inconnus, comme une « amortie-volée » et même une brutale accélération de coup droit gagnante décochée derrière ma ligne de fond court. J’en réussis un par décennie, des comme ça. Bref, c’est plutôt pas mal. Il n’y a que le revers qui, lui, reste fidèle à lui-même : inexistant. Inclassable. Irrécupérable.

Malgré tout, je commence à plutôt bien m’éclater dans ce match que je joue désormais totalement en roue libre. D’ailleurs, le geste appliqué de Kristina Mladenovic a laissé place au flegme nonchalant d’Adrian Mannarino dans mon imagination cérébrale. J’ai l’impression de jouer en marchant, très relâché. En plus, j’ai la sensation que mon cordage est complètement détendu et il n’y a que Manna qui arrive à jouer avec un tel filet à papillon. Bref, si je résume, dans ma tête, aujourd’hui, il y aura eu successivement Chardy, Mladenovic et Mannarino. Trois des plus grandes fines fleurs du tennis français. Dois-je m’étonner de ce qui va suivre ?

 

Une scène digne d’Olive et Tom

 

Je fais pourtant la course en tête presque tout au long de ce 2è set, demeurant « unbreakable » (lol) jusqu’à 4-3. Et là, nouvelle faille spatio-temporelle. Je reconnais à mon adversaire le mérite de serrer parfaitement le jeu à ce moment-là en ne montrant étonnamment aucun signe de défaillance physique, alors qu’on flirte avec les 2h de jeu et qu’on fait des échanges parfois plus longs qu’un sermon de messe. Mais de mon côté, je suis rattrapé subrepticement, je crois, par mon manque d’envie profonde de gagner ce match, qui me fait commettre quelques mauvaises fautes au mauvais moment.

Voilà donc qu’à 5-4, mon adversaire sert pour le match. Chose qu’il est parti pour faire proprement : 40/0, trois balles de match. Mal barrée, mon affaire… Mais je m’accroche encore, comme un poivrot à son Ricard au zinc d’un bar-PMU. 40/30. Encore une à sauver. Survient alors un échange un peu dingue. Mon adversaire me décoche un terrible uppercut de coup droit décroisé. Je réplique d’un petit passing de revers chopé court croisé que j’estime judicieux. Sa volée de revers long de ligne, assortie d’un effet « sortant », ne l’est pas moins. Mû par l’énergie du désespoir, je me précipite comme un dératé vers cette petit balle jaune qui n’est plus qu’à quelques centimètres de toucher le sol une deuxième fois, et donc de causer ma perte. Et là, perdu pour perdu, je jette ma raquette vers l’objet de mes tourments pour tenter d’expédier de toute mes forces le passing de la dernière chance. Désormais, c’est à la vie, à la mort. Soit ce passing est gagnant, et je suis encore en vie. Soit mon adversaire l’intercepte, et je suis mort. Il n’y a plus d’alternative. Enfin, c’est ce que je crois.

L’image qui résume parfaitement ma fin de match.

Je finis mon geste à quatre pattes et je n’ai plus qu’à observer, impuissant, ce que le sort va décider pour moi. En l’occurrence, il m’a l’air plutôt bien parti, ce passing. Se sentant battu, mon adversaire, dans un geste aussi désespéré que complètement fou, tente alors un plongeon digne d’un Boris Becker dont les fils se seraient touchés avec ceux de Goran Ivanisevic. Un truc de malade, presque une horizontale de gardien de foot ! Sauf qu’au moment d’intercepter la balle, celle-ci est déviée de sa trajectoire par la bande du filet et contourne ainsi par en-dessus le projectile volant lancé à sa rencontre. Tapi dans l’ombre, de l’autre côté du filet, j’observe cette scène qui semble défiler sous mes yeux au ralenti, un peu comme dans ces vieux « Olive et Tom » où 3 épisodes s’écoulent entre la frappe de l’avant-centre et l’arrêt du gardien. La brutale réalité vient me rattraper d’un coup :  cette putain de bande du filet a détourné ma balle dans le couloir. Faute ! Jeu, set et match.

Sauf que mon adversaire, lui, n’en a rien vu. A l’instant précis où il a match gagné, il est toujours dans les airs, en pleine amorce d’un atterrissage qui va s’avérer d’une brutalité extrême ! Si extrême qu’il va mettre de longues minutes à s’en relever. Encore « vener » d’avoir perdu, je n’ai pas vraiment envie d’aller prendre de ses nouvelles, encore moins avec l’air compatissant de circonstance. Mais bon, à un moment donné, je dois quand même me résoudre à y aller : le gars ne se relève pas, il doit y avoir un petit souci. Je m’approche donc de lui et découvre alors du sang qui s’échappe de sa main recroquevillée sous sa poitrine. Cet abruti s’est ouvert le doigt en retombant mal d’un plongeon qui s’est avéré, au final, aussi beau que parfaitement inutile ! Vu la douleur qu’il semble éprouver, et vu l’état bleuté de son membre, il y a peut-être aussi une fracture. Si la situation n’était pas si agaçante, j’en rigolerais presque…

Au bout de quelques minutes, il finit quand même par reprendre ses esprits. On peut enfin tailler le bout de gras. Je lui demande son classement. Par moments, pendant le match, je trouvais qu’il jouait tellement bien que je me demandais si ce n’était pas un ancien 3 ou 4/6. Mais non. Il est 15/2 et c’est son meilleur classement. Il vient même de perdre au 1er tour du tournoi de son club. Là, le mec vient d’achever de me pourrir définitivement ma soirée. M’en fous : moi, je lui ai probablement pourri son match suivant…

Ça va, connard ?

 

Résultat : Défaite 7/5, 6/4.

2 thoughts on “Comment mon adversaire a fini son match dans un bain de sang…

  1. Quel régal a lire. J’ai cru être sur le terrain avec les démons qui s’accrochent au mental même quand tout va bien….alors quand ça tourne pas rond, forcément le diable en personne vient t’achever !!!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *