Alors que toutes les conditions étaient réunies pour que je m’offre une perf’ fantastique, je me suis battu tout seul et suis reparti de mon tournoi avec une bonne raclée. Putain de tennis !
Surface : Béton poreux
Classement adversaire : 15/3
Résultat : Défaite 6/0, 6/4
Sensations : Proches de l’Ohio
Magnitude d’énervement sur l’échelle de Benoît Paire : 7/10
Salut les tennisman de merde !
Tout d’abord, désolé pour le temps de latence depuis mon dernier article relatant mes précédents exploits dans le tournoi auquel je participe (participais… ;-( ) en ce moment (lire ici et là), mais, vous savez ce que c’est, on met toujours un peu plus d’entrain à écrire la chronique de ses victoires épiques qu’à tenir la gazette de ses défaites sans gloire. Car, oui, c’est bien sur une défaite assez piteuse que s’est achevé mon tournoi, une défaite à la hauteur des espérances que m’avaient fait naître mes trois premières victoires et, du moins le pensais-je, la montée en puissance qui avait accompagné chacune de ces victoires. Je me voyais déjà dans la peau de cet outsider que personne n’attend en début de tournoi et qui, après une entame poussive, se met progressivement à jouer le tennis de sa vie pour décrocher non pas la timbale – faut pas déconner quand même, le tournoi se finit à 0 -, mais au moins une ou deux superbes perfs qui auraient d’ores et déjà fait ma saison. Eh bien pour les perfs, je repasserai. J’ai perdu comme une merde.
Bon, passons tout de suite aux excuses. Mon match est programmé au lendemain de ma (difficile) victoire à 15/5 et je vais vite me rendre compte, après tant d’années sans faire de tournoi, qu’à l’âge qui est désormais le mien, il est difficile de jouer d’un jour sur l’autre sans en ressentir les séquelles dans son corps. A vrai dire, pourtant, je ne m’en rends pas trop compte sur le moment. Je me réveille sans douleur, sans courbature et je me sens parfaitement prêt, dans ma tête, pour enchaîner. A un petit détail près, toutefois : quelque part au fond de moi, ce match, j’ai quand même envie de le perdre car s’il faut encore continuer derrière, je sens que ça va être très difficile non seulement dans mon corps mais aussi au niveau de mon emploi du temps.
Avec la satisfaction de celui qui a le sentiment du devoir accompli, je ne me met donc aucune pression quant au résultat, bien au contraire, et je me dis que cela ne peut que jouer en ma faveur : je vais être parfaitement relâché ! Du coup, je (re)fais un truc que je ne referais probablement plus jamais : je checke l’adversaire, un 15/3 anciennement classé 5/6, mais dont le meilleur classement remonte déjà trois ans en arrière. Bizarre pour un gars qui a 10 ans de moins que moi et qui est censé être en pleine force de l’âge. Je me dis qu’il a dû arrêter longuement, peut-être à cause d’un fissurage en règle ou alors d’une sérieuse blessure. Bon à prendre, quoi qu’il en soit. Même si, dans l’absolu, un 5/6 est bien au-dessus de mon niveau, je me dis que là, le mec doit être en plein doute. En plus, il n’a aucun repère alors que moi, j’ai déjà joué trois matches. Il fait beau, il fait bon, j’ai de bonnes vibes, zéro pression. Aujourd’hui, me dis-je, ça sent la perf ! Je suis même à deux doigts de l’annoncer sur twitter. Quel bel ange gardien que celui qui m’en a préservé…
Le match commence et là… panne générale de courant
Malgré mon emploi du temps libre comme l’air, je me débrouille, par un tour de passe-passe dont j’ai le secret, pour arriver 15 minutes en retard. Ça, c’est typique, chez moi. Quand j’ai trop de temps, pas assez de pression, je n’arrive pas à me « bouger ». Ça doit être pareil au tennis… Coup de stress un peu inutile, en tout cas. J’arrive sur place, mon adversaire m’attend, l’air blasé du mec qui était à deux doigts de réclamer au juge-arbitre mon forfait. Je l’imagine très bien en train de gueuler : « Bon, dans 10 minutes, je le considère comme définitivement perdu ! » Raté. J’arrive juste à temps et, encore une fois, le juge-arbitre est cool avec moi. Même pas une petite réflexion.
Par contre, il est pas sympa de me « déprogrammer » de mon court fétiche, celui où j’ai toujours joué jusque-là, pour nous mettre sur un court à la campagne, au fin fond du club, perdu à l’ombre d’immenses tilleuls qui lui confèrent une étrange lumière et semblent le masquer des regards indiscrets. Je me dis, avec humilité, que cette arène obscure est un théâtre bien indigne de la superbe prestation que je m’apprête à livrer. Nous cheminons côte à côte, avec mon adversaire, sans mot dire. Je le sens tendu, peut-être parce que je l’ai saoulé, avec mon retard. Sans doute aussi appréhende-t-il son retour à la compétition même si, face à un « petit » 30 comme moi, il doit quand même être relativement en confiance.
L’échauffement commence et je me sens bien. Les premiers revers, véritable baromètre de mon jeu, trouvent certes le grillage mais je règle peu à peu la mire, et le coup droit part bien. En face, je vois bien que, techniquement, c’est solide, mais bon, rien de mieux que ce à quoi je m’attendais. Physiquement en revanche, mon adversaire a l’air un peu emprunté, mal réveillé. Il arbore un tee-shirt de vacancier, signe extérieur très clair du mec qui n’est pas encore complètement « dedans ». Sans doute réserve-t-il ses tenues Nike pour plus tard, c’est classique. Peu à peu, je monte en régime. A la fin de l’échauffement au service, je claque deux ou trois retours de coup droit bien sentis, pour l’impressionner, dont un qui vient se nicher dans l’angle du court. Un retour à la Djoko. Normalement, il doit pas s’en remettre. D’ailleurs, il gagne le toss et me laisse servir. C’est bon, il est sous influence…
Le match commence et là soudain… défaillance générale de mon système électrique. Pendant trois jeux, je suis incapable de mettre la balle dans le terrain. Je lui fais don de ces trois premiers jeux en ne sauvant qu’un seul point, un ace venu de nulle part (moi qui n’en met quasiment jamais), sorte d’éclaircie dans un déluge de fautes directes. Je ne bronche pas et me dit intérieurement que les choses vont s’arranger. A 4-0, toutefois, j’émets un premier beuglement de rhinocéros et commence ma « conférence de presse » à haute voix. « Putain, je sens rien, ça fait 10 minutes qu’on joue et j’ai toujours pas mis une balle dans le terrain ! » Mon adversaire, lui, engrange les cadeaux avec un plaisir non dissimulé. Il doit se dire qu’il est tombé bien bas à jouer un mec aussi mauvais que moi, et doit se rappeler de son glorieux passé avec nostalgie. Néanmoins, il ne doit pas être si fâché de cette économie d’effort.
Le sosie parfait de Florent Serra
Au bout d’un moment, je suis bien obligé de le reconnaître : je manque de jus, sans doute ai-je laissé trop d’influx dans mon match de la veille. Putain d’années qui passent… Je suis lent, emprunté, dès que je dois faire 2-3 mètres, mes appuis se dérobent systématiquement et je pars à la faute. Avec le recul, je me dis aussi que j’ai tendance à paniquer tout seul, comme si j’affrontais un monstre alors que, très honnêtement, le gars est solide sans être impressionnant. Mais y’a quand même un truc chez lui qui me perturbe. C’est le sosie parfait de Florent Serra. Même air d’oisillon tombé du nid. Même épi de cheveu rebelle. Même compacité aussi dans les frappes de fond de court, malheureusement. Il ne fait pas d’erreur et il faut dire que je ne l’y pousse guère : c’est moi qui part systématiquement à la faute dès que l’échange se prolonge un peu. Aujourd’hui, c’est mon coup droit qui bugue. Dès que je tente de l’assurer, il finit baduf. Dès que je veux y mettre un peu de rythme, il finit sa course dans le grillage. Je ne comprendrais jamais cette impossibilité qu’il y a, dans le tennis, à trouver un juste entre-deux quand on ne sent pas ses coups. Pour contourner le problème et confirmer mes velléités offensives de la veille, je voudrais abréger les rallyes et monter au filet : mais comment réussir une volée correcte quand on ne réussit même pas son approche ? Me voilà mené 5-0 et je n’ai pas dû faire encore une seule volée du match. Mon jeu, aujourd’hui, est une véritable déchetterie. Je propose l’intégralité de ce qu’il ne faut pas faire en tennis.
A 5-0, donc, je passe en mode « gros connard » et tente, au changement de côté, le coup de l’apitoiement. J’essaie d’ouvrir le dialogue avec mon adversaire, sur le banc que nous partageons : « Je suis désolé, je n’arrive pas à jouer aujourd’hui, tu ne dois pas beaucoup t’amuser…Mais allez, à partir de maintenant, je m’applique. » Je sais, c’est nullissime. Mais ça m’aide à défouler ma frustration et à trouver un peu de relâchement.
Bon, cela ne m’empêche pas de perdre le 1er set 6-0 et à ce stade, fatalement, surviennent les premières pensées vraiment noires. Et si je subissais le pire cauchemar du joueur de tennis, à savoir une double roue de bicyclette ? Cette pensée me panique un peu, et pour cause : de toute ma petite carrière de tennisman de merde, je peux au moins me gargariser de n’avoir jamais perdu un match 6/0, 6/0. J’ai pourtant parfois joué des gars bien plus forts que moi, jusqu’à 4/6 me semble-t-il, mais – et c’est ma petite fierté -, je me suis toujours débrouillé pour grappiller au moins un jeu. A moins que ce ne soit mes adversaires qui, pris d’empathie, se sont arrangés pour m’en laisser un. Oui, à la réflexion, ça doit être plutôt ça. Mais toujours est-il que ça ne m’est jamais arrivé et que ça serait bien le comble si ça arrivait aujourd’hui, en ce jour où je me sentais a priori si bien et où la différence de niveau avec mon rival n’est pas si flagrante. Quoi que, le jour où ça m’arrivera, ça sera peut-être un mal pour un bien. Ça m’évitera d’avoir cette pensée à chaque fois que je perds une bulle au 1er set.
Je pète un fusible, façon Benoît Paire…
A l’attaque du 2è set, mon objectif n’est donc plus tant de renverser la partie – dans ma tête, c’est déjà perdu – que de préserver ce maigre satisfecit. Je me lève du banc d’un air décidé, et lance à haute voix l’ultra-classique : « Allez, c’est maintenant ! » Croyez-le ou non, mais ça marche : mon adversaire est clément et me fait pratiquement don du premier jeu de ce 2è set. Ouf… L’honneur est sauf.
Soulagé de cet affront évité, je me détends un peu et continue la course en tête dans ce 2è set : 2-1, en remportant une nouvelle fois mon service, qui, pour une raison que j’ignore, fonctionne mieux que d’habitude sur ce tournoi. Beaucoup mieux, en tout cas aujourd’hui, que le reste de mon jeu qui part un peu en capilotade. Quelqu’un saura-t-il un jour m’expliquer pourquoi, dans ce sport, et hormis les jours lunaires qui n’arrivent qu’une fois par an (et encore), il est impossible d’avoir tous les domaines de son jeu qui fonctionnent en même temps ? Bref. J’éructe un « allez » d’encouragement censé, là encore, faire comprendre à mon adversaire que je suis back to the game. Celui-ci me regarde avec des yeux de merlan frit. Sans doute se demande-t-il à quel énergumène il a affaire. Et il n’a encore rien vu.
Car là, nouvelle défaillance. Tandis qu’il serre un peu la vis (à peine), je me remets à faire n’importe quoi et je perds les trois jeux suivants. Sur un nouveau coup droit parti se promener dans la zone très très verte du Quick sur lequel nous évoluons (pas logique, d’ailleurs, sur ces terrains rouge et vert, que le rouge corresponde à la zone où il faut jouer et le vert à la zone à éviter), je rentre de nouveau en fusion et bazarde une balle qui vient se nicher dans le grillage. J’’abandonne la balle à son triste sort et m’en vais pleurer sur ma chaise. Ce nouveau coup de colère me soulage un peu, et déconcentre mon vénérable opposant. Mené 4-2, 30-0, je me lance dans un baroud d’honneur et revient à 4-4. A ce stade, pour la première fois du match, je sens un peu mieux mes coups et pour la première fois, je me dis : « tiens, et si… ? »
Et pourtant, dès le jeu suivant, je me retrouve mené 0-40. Là, je rate ma première balle… et je pète encore un fusible. Nouvelle balle nichée dans le grillage. Entre deux services ! Il n’y a que Benoît Paire et moi pour faire ça. Comme je n’ai pas d’autre munition autour de moi, je vais chercher la balle piteusement, je mets des plombes à l’extirper de la nasse dans laquelle elle est prise. En face, je sens mon adversaire fulminer. Pour moi, normalement, derrière, c’est la double faute assurée. Mais petit miracle : j’évite la double, remporte le point et revient à 40-40. Là, j’obtiens même deux balles de 5-4 sur autant de volées gagnantes. Ça y est, l’esprit Pistol Pete est de nouveau en moi ! Malheureusement, je gâche ces deux occasions en or d’autant de coups droits dans le « Vercors » (contraction de « vert du décor »). Mais c’est quoi ce cancer généralisé du coup droit aujourd’hui !! Enervé, j’en claque alors un de toutes mes forces qui vient se nicher tout près de la ligne. Mon adversaire l’annonce faute, le petit doigt levé en l’air, avec un flegme britannique absolument horripilant. Sur le jugement en lui-même, peut-être a-t-il raison. Mais peut-être a-t-il tort. Honnêtement, le doute est permis mais un problème de conscience m’empêche d’aller au duel. Je me dis que j’ai déjà largement dépassé mon quota de « mauvaise attitude » sur ce match, ce n’est pas le moment de passer en plus pour un mauvais joueur. Je ne dis rien et finit par céder mon service. Mais à quand le challenge dans les tournois de cinquième zone ?
Après, si je suis totalement honnête, je dois dire ça n’aurait très certainement rien changé. De toutes façons, dans ma tête, j’ai perdu le match depuis longtemps et que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même si je me retrouve dans cette situation désespérée. C’est, en tout cas, mon chant du cygne. Le dernier jeu, même si je n’ai nullement l’intention de le balancer – je le jure – est un parfait résumé de la nullitude globale dont j’ai fait preuve tout au long de cette partie. J’aligne quatre fautes aussi béantes que le trou de la couche d’ozone. Jeu, set et match, Florent Serra, 6/0, 6/4 !
Sitôt ma défaite consommée, je m’en veux déjà énormément. Je me compare à ces médiocres joueurs du circuit, auteurs parfois ça et là d’une bonne petite prestation un jour mais incapable de répondre présents dès que le niveau et l’enjeu augmentent un peu. Le cœur alourdi par ces idées noires, j’entame une petite séance de thérapie avec, en guise de psy, mon adversaire. Tout en reconnaissant sa supériorité – faut pas déconner, y’a des limites au ridicule -, je lui confesse n’avoir pas fait le match que je voulais et, de facto, n’avoir pas pris un plaisir énorme. Il me laisse parler. Il ne répond pas, ne cherche même pas à me consoler. C’est très déstabilisant. Il vient de m’abattre littéralement, comme ça, froidement, et me laisse avec mon angoisse. Quand il prend enfin la parole, c’est pour me dire : « C’est vrai que tu avais mieux à faire, car j’étais pas serein : pour tout te dire, j’avais pas touché la raquette depuis deux ans… » C’est censé me rassurer, ça ? D’un tournoi somme toute positif, je repars le cœur en berne, la raquette entre les jambes… Taraudé par cette question qui ne cesse de défiler dans mon esprit : et si je n’avais pas su que c’était un ancien 5/6, si je l’avais pris tel qu’il était, aurais-je ainsi cédé à la panique pour finir par me battre tout seul ? Vous avez quatre heures…
Mec, jusqu’ici je me contentais de lire le récit de tes pérégrinations diverses et variées dans ce beau sport de merde qui est le nôtre. Mais là, je ne peux plus me taire. Je veux bien croire aux coïncidences, mais il y a des limites.
– J’avais 39 ans il n’y a encore pas si longtemps.
– Je suis 30, sur le retour après de nombreuses années d’arrêt.
– Ma femme met systématiquement 1/2h à me demander le résultat de mon match.
– Lors de mon dernier tournoi il y a trois semaines, dans le 9-3, j’ai passé trois tours et perdu à 15/3. Score ? 6/0 6/4 (stats disponibles sur mon profil FFT).
– Je suis magnitude 7 sur l’échelle de Marcelo Rios.
En conséquence, je t’accuse d’avoir honteusement plagié ma vie de tennisman de merde à ton profit, afin de nourrir à moindre frais les chroniques de ce blog. Je ne manquerai évidemment pas de m’en plaindre auprès de notre bon président Giudicelli, qui ne manquera pas lui-même de faire fermer ce blog dans les jours à venir.
C’est quand le prochain tournoi ? 😉
Mdr, c’est vrai que ça fait beaucoup de coïncidences! En même temps j’ai l’impression que nous, les tennismen, on est tous un peu les mêmes… Merci de t’intéresser à mon blog en tout cas.
Ton blog est enorme franchement continue c’est juste génial ! je me reconnais tellement dedans … Pareil aujourd’hui je revais de la perf et je fais un match horrible avec un cancer généralisé du coup droit … je pète ma raquette piteusement contre un poteau en mousse …. match a 170 Euros , mec qui a joué un match mauvais mais j’ai réussi a etre encore plus mauvais que lui .
Pourtant le soir d’avant en match et à l’entrainement je jouais le feu je me sentais très solide en mode intouchable prêt a perfer ( seulement a 15 / 5 ) , ahah putin fuck le tennis sérieux quel sport de merde !!!!!!!
Aaaaaah merci excellent…vous m’avez bien fait rire car effectivement on s’y retrouve..moi j’ai 53 piges et je me suis remis au tennis depuis 2 ans…Ayant l’impression d’avoir retrouvé mes coups « magic touch » d’antan !!! je me suis dis ben tiens je vais me filmer à ce qu’il parait pour progresser y’a pas mieux…erreur fatale erreur, j’ai eu l’impression de voir le mère Denis courrir avec son battoir dans les mains…ou genre un mec bizarre qui essaie de courrir avec une sciatique…donc là c’est régime !!!
C’est vrai que l’on se reconnaît intimement, c’est en fait que la description du match calque tes propres sensations, sensations que l’on partage tous de 40 à 1er mondiale.
Le tennis est un sport de dingue, c’est tellement psychologique sans la logique, on passe du meilleur au pire à une vitesse folle.
Et c’est pour cela que l’on continue.
Bon tennis de merde à tous