Mon top 10 des fautes les plus énervantes au tennis

Le tennis est un sport « d’échecs », c’est entendu, où le spectre de la faute est omniprésent, particulièrement chez les tennisman de merde. Il faut l’accepter, mais tout de même : certaines sont beaucoup plus énervantes que d’autres. Petit catalogue des horreurs. 

 

10. L’attaque de coup droit en orbite

Cette faute-là m’agace singulièrement par son côté assez systématique (chez moi). Dans la liste des différents types de jeu fort bien dépeints dans cet article de Blog Tennis Concept, je me situe dans la catégorie des joueurs à filière longue et, en tant que tel, accélérer en coup droit est aussi naturel chez moi que le service kické chez Sara Errani ou la remise en question chez Kristina Mladenovic. Quand je commence à psychoter sur ce coup, j’arrose systématiquement la fameuse pancarte de la charcuterie Morin posée sur la bâche de fond de court de mon club. Si j’insiste, ça va ressembler plus à une partie de ball-trap qu’à un match de tennis.

Exemple : « Pull », Rodger !

 

9. L’amortie complètement foirée

De tous les coups du tennis, l’amortie est clairement le coup que j’utilise le moins. Un peu à la volée, parfois, et encore… Mais l’amortie après rebond, si j’en fais deux par match, c’est vraiment le bout du monde ! Pourquoi ? Parce c’est un coup d’attaque, déjà, et que je suis rarement en attaque. Quand je le suis, j’ai toujours l’impression qu’il y a mieux à faire. Aussi parce que c’est un coup techniquement compliqué, qui demande un relâchement que je n’ai pas, et qui demande de l’entraînement… que je n’ai pas non plus, puisque j’en fais jamais. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue. Quand j’en tente enfin une et que ça donne une bouse pareille, je me dis que c’est vraiment trop naze, l’amortie. A mon avis, une amortie gagnante devrait rapporter deux points : comme ça, je ne la tenterais qu’a 0-40.

Exemple : Le hara-kiri de Nishikori (y’a même le commentateur kiri).

 

 8. Le let « perdant »

J’ai tout bien fait. J’ai parfaitement préparé mon point, fait courir mon adversaire, j’ai créé le décalage et je me suis bien ouvert le terrain. Reste à porter l’estocade. J’en mets un peu plus dans mon coup droit, celui-ci part plutôt bien (pour une fois), mon adversaire est à la rue, mon coup va être gagnant, je vais pouvoir me la péter et me replacer tranquillement en soufflant sur mes doigts et en remettant mes cordes en places. Et là, le sommet de la bande du filet dévie la trajectoire de la balle, qui change d’avis en route et décide d’aller finir sa course dans le couloir de la mort. Je suis vert. Je pense encore à ce let gagnant asséné par mon adversaire quatre jeux plus tôt. Moi, je suis le roi du let perdant. Je hurle un « chaaattte !!! » retentissant et  me jure que puisque c’est ainsi, je ne ferai plus que limer jusqu’à la fin.

Exemple : Tsonga « bande » encore


 

7. Le « tweener » émasculant ou autre trick-shot ridicule

Ça m’est très peu arrivé dans ma « carrière » car je ne suis pas vraiment le roi du trick-shot. D’abord parce que j’ai pas le talent pour ça (vous verriez la tronche de mon « tweener »…) et puis, pendant un match, je suis plus politique de l’austérité que « open bar » à gogo. Plus fourmi que cigale. Plus verre d’eau que champagne. Plus Ivan Lendl que Mansour Bahrami. Enfin, quand je tente un trick-shot, 99% du temps, je le regrette aussitôt. Parce que la plupart du temps, ça donne ça…

Exemple : Tiafoe, t’y a foiré !


 

6. Le smash baduf

Un grand classique du tennis. Particulièrement agaçant car le smash a cette image de coup « facile », étant donné qu’il est censé être gagnant. En fait, il n’en est rien. Cela reste un coup complexe (plus ou moins selon la position où tu dois le frapper) qui nécessite un effort d’ajustement et de concentration. Sans oublier le fameux doigt pointé vers la balle, comme te l’a répété des milliers de fois Patrice Hagelauer dans les Tennis Mag’ de ton enfance. Bon, mais parfois, ton petit doigt te trahit. Rassure-toi, ça arrive même aux meilleurs…

Exemple : Nadal, le roi du « crash smash »

 

5. Le smash « Gilbert Montagnier »

Le smash « Gilbert Montagnier » est l’évolution supérieure du smash baduf. Il est encore plus foiré, donc encore plus ridicule (encore plus drôle aussi pour les spectateurs). Non seulement tu perds un point tout fait, mais en plus, tu te tapes grave l’affiche. De quoi te faire sortir du match pendant plusieurs jeux. Intérieurement, t’as envie de chanter : « on va s’cacher, sous une étoile, ou sous un oreiller-hé ! ». A ne surtout jamais faire quand une jolie fille passe à proximité ! Ou alors bonjour la « friend zone », au mieux…

Exemple : Quand Nishikori se « shi-tsu » (bon, ok, j’arrête…)

 

4. La volée toute faite caviardée

Dans l’absolu, je n’ai pas une volée ridicule (pour mon niveau), mais je manque de pratique et de confiance sur ce coup qui inexorablement se dégrade dans les moments de tension. Pourtant, quand on y pense, il est quand même difficile de manquer sa cible quand on est bien installé au filet, avec le temps qu’il faut pour poser ses appuis et amorcer sa préparation. Mais peut-être que dans ces moments-là, j’ai trop le temps de me prendre pour Stefan Edberg. Du coup, je supporte pas de rater. Une volée facile dans le couloir, pour moi, c’est comme une tâche d’encre sur un tableau d’art contemporain. Quelle horreur !

Exemple : Souza, la volée décolle (sur balle de match, bonus énervement puissance 15)


 

3. Le passing de revers tremblotant

Dans mes mauvais jours, quand mon revers commence à partir en déliquescence, je pense que j’aurais plus de facilité à grimper l’Anapurna à mains nues ou gagner le Tour de France à l’eau claire qu’à mettre un passing de revers dans le court. Pour peu que mon adversaire décèle la faille et parvienne à s’y engouffrer, c’est terminé pour moi : j’enchaîne les passings moisis qui terminent alternativement leur course dans mon propre terrain, sur la route qui passe à proximité du court ou, parfois, si je suis vraiment « en forme », au niveau du grillage latéral. Un vrai feu d’artifice. Je ne supporte pas cette faute car je la visualise presqu’à l’avance. Un jour, il m’est même arrivé (true story !) de laisser volontairement passer une balle plutôt que de devoir subir l’affront de tirer un énième passing de revers raté d’avance. Le tennis, dans ces cas-là, devient une véritable torture psycho-technique. Et je me trouve devant deux solutions : soit balancer ouvertement, soit accepter d’asséner systématiquement une chandelle à une main digne d’un piètre 4ème série. L’ego en prend un coup, mais bon…

Exemple : Ouais mais c’est Federer en face, aussi !


 

2. La grosse bouse sur un coup immanquable

Ça reste un « must », comparable à ce moment où tu te casses la figure en pleine rue à une heure de forte affluence : ça fait mourir de rire à peu près tout le monde… sauf toi. Certains disent qu’il n’y a pas de coup facile en tennis, c’est une belle formule, mais c’est un peu du bla-bla. Si, il y a des coups que même ta grand-mère asthmatique ne louperait pas, mais sur lequel, inexplicablement, tu te vautres comme une grosse merde. Pourquoi ? Voilà une question intéressante. Parfois par excès de réflexion, de choix ou de facilité. Parfois un peu des trois. Mais même : normalement, ce coup là, tu dois le réussir de la main gauche et les yeux fermés. Il y a donc quelque chose en plus qui entre en jeu, une sorte de « bug » cérébral assez étrange. Mais tu veux que je te dise un truc qui va vraiment te consoler ? Souvent, ce sont les joueurs les plus géniaux qui réussissent les plus grosses « toiles ». Roger Federer et Stan Wawrinka, coutumiers des « bouses », en sont des bons  exemples ! Entre autres…

Exemple : Festival de bouses !

 

1. La double bien pourrie

Pour moi, la double – surtout la bien pourrie – reste au-dessus, très au-dessus de toutes les autres fautes ! Il y a quelque chose que je ne peux accepter. Là aussi, ça mérite une analyse, puisque après tout, une double faute ne coûte pas plus cher qu’une faute « classique ». A mon avis, un premier élément d’explication réside dans la répétition de l’erreur, qui plus est sur le coup qui est censé ne dépendre que de soi. Une faute, ça va. Deux fautes… On est dans le comique de répétition, et c’est plus drôle. Surtout pour moi dont le service n’est la plupart du temps qu’une mise en jeu de moineau neurasthénique, avec juste un peu d’effet pour la forme (et pour faire genre que j’ai de la technique). Heureusement, il existe des tas d’excuses pour se dédouaner d’une double, ma préférée étant celle de l’éclairage ou du soleil. Mais putain, quand même, qu’est-ce que c’est énervant !

Exemple : Bellucci dans son froc (admirez la réaction pleine de fair-play de Tipsarevic…)

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