Romain : « Le pétard m’a aidé sur le plan émotionnel »

Ayant bien conscience de n’avoir pas le monopole de la tennismandemerdattitude, je vous avais promis d’ouvrir mon blog à vos témoignages, pour partager nos expériences, discuter tennis, se marrer et pourquoi pas progresser ensemble.

Romain (31 ans, classé 30/2) a été le premier à saisir la balle au bond. Il m’a contacté pour me faire part de son histoire assez incroyable. Complètement paralysé en compétition, il a trouvé dans le pétard un moyen – certes illicite – de se relâcher avant un match. Conscient que ce n’est tout de même pas très bien (et surtout interdit), il a promis d’arrêter cette année. En attendant, il nous raconte comment il en est arrivé là. Et on l’en remercie.

 

« J’ai fait pas mal de tennis entre 10 et 15 ans, mais j’avais de gros problème en compétition. Finalement, j’ai arrêté pendant une quinzaine d’années. J’ai repris l’année dernière, en me disant qu’avec le recul, ce souci de petit bras me serait passé. En fait, pas du tout ! C’était même pire. A l’entraînement, je pouvais taper la balle jusqu’à 15/2. Et en match, rien ! Un niveau de 30/4, à peine. Impossible de faire autre chose que des revers coupés alors que normalement, c’est mon point fort. Vraiment un truc de fou. En match, je suis tellement stressé que je suis tout en sueur, presque paralysé. Dès l’échauffement, j’arrose parfois pendant 2 ou 3 minutes tellement j’ai le poignet qui tremble.

Je ne sais pas d’où vient ce stress, sans doute d’un manque de confiance en moi. J’ai peur qu’on me juge, peur d’avoir honte de jouer aussi mal, peur de prendre une tôle. Je suis tellement focalisé sur le résultat qu’il m’est impossible de prendre du plaisir.

Il faut savoir que plus jeune, j’ai fait une grosse dépression, soignée médicalement. Pendant cette dépression, je m’étais mis à fumer des joints. J’avais arrêté mais cet été, alors que j’étais blessé au genou, j’ai replongé. Or quand je fume, ce n’est pas dans la demi-mesure, une quinzaine de pétards par jour. Un gros toxico… Il y a quelque temps, juste après ma reprise, j’ai fumé un pétard une heure avant un entraînement. Je suis arrivé défoncé mais super relâché, je n’avais jamais aussi bien joué ! Du coup, au tournoi suivant, j’ai décidé de refaire l’expérience. Un pétard une heure avant le match. Eh bien, même chose : d’entrée, je tenais mieux l’échange, j’étais plus relâché et du coup, moins essoufflé. Le pétard m’a aidé sur le plan émotionnel, or l’émotionnel a un impact sur le physique.

J’ai donc continué et j’ai fait mes meilleurs matches, avec une perf’ jusqu’à 30. Est-ce que c’est du doping ? Franchement, je ne pense pas, on n’est pas dans le sport de haut niveau. C’est comme le fait de prendre un doliprane quand on a mal à la tête. Mais j’ai néanmoins pris la décision d’arrêter de nouveau cette année. Je vais voir quel sera l’impact. Je te tiendrai au courant. »

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