Top 10 de ce qui va te casser les couilles pendant Roland-Garros

Roland-Garros, c’est parti ! Parti pour une orgie de tennis, une gabegie de limailles du fond, de glissades latérales, d’amorties rétros, de vamos tonitruants et de 5ès sets à rallonge. La fête sera superbe même si, comme d’habitude, un certain nombre de parasites devraient unir leurs forces pour (tenter de) te la gâcher. J’en ai hiérarchisé 10, par ordre d’importance, du petit pète-couille de base au brise-burne le plus violent.

 

10/ La pluie

Pour une fois, t’étais au top. Seul chez toi. Ta femme partie toute l’après-midi avec les gosses à un atelier d’initiation au macramé. Tu avais réussi à esquiver de justesse, prétextant un dossier imprévu à boucler en urgence. Une fois la maison désertée, t’étais allé chercher du McDo, de la binouse au frigo et tu t’étais installé confortablement devant la télé, prêt à vibrer cinq heures durant devant des duels de ratons au couteau ou des exploits français sans lendemain. Et là, le drame. Pas un match à la télé.  A la place, un replay de Vivement Dimanche. Il pleut sur Paris (plénonasme) et, au cas où on l’aurait oublié, toujours pas de toit sur le Chatrier. Pas de toit, pas de match. La lose absolue.

La solution : Sors une bouteille de whisky. Pas besoin des somnifères, tu es déjà sur Vivement Dimanche. Bon coma !

 

9/ Les ignares autour de toi

« Pourquoi elle crie quand elle tape, celle-là ? » ; « Il finit à quelle heure, ton match ? » ; « Ça vient d’où, cette façon de compter les points au tennis ? » Bon, c’est fini oui ?! Alors que tu aspires simplement à mater Roland peinard, en écoutant religieusement les interviews de Nelson Montfort comme une berceuse musicale, on dirait que la Confédération des béotiens du tennis – ta femme, ton mari, tes parents, tes frères et sœurs, tes potes… –  a décidé de se liguer pour troubler ta sérénité. Rien de pire que d’être assailli de questions ignares pendant que tu regardes un match. Surtout quand tu sais pas y répondre…

La solution : Mets l’son moins fort (tout le monde l’a ?).

 

8/ Les tennix

A contrario de l’ignare du tennis qui ne fait rien pour masquer son inculture, il y a celui – pire encore – qui n’y connaît au fond pas beaucoup plus mais qui fait tout, en revanche, pour t’en mettre plein les yeux. A la période de Roland, les tennix semblent tous sortir de l’ornière comme les travelos du Bois de Boulogne attenant au stade. Un collègue qui se la pète parce qu’il a été balle rouge à 10 ans. Le voisin de palier qui te tient la jambe sur la nullitude des joueurs français. Ton beauf qui frime parce qu’il a eu des places en loge par un client. Ce tweetos enragé qui n’a jamais tenu une raquette de sa vie mais qui sait tout sur tout. Paul-Henri Mathieu qui parle de mental à la télé. C’est terrible, cette tendance de l’être humain à toujours se mêler de ce qu’il ne connaît pas ! Conséquence : un véritable déluge d’analyses à l’emporte-pièce qu’il n’est plus possible, de nos jours, d’esquiver.

La solution : Pars en voyage d’introspection au Népal.

 

7/ Plus Belle la Vie

Stopper la retransmission d’un match à 4-4 au 5ème à cause de la sacro-sainte série qui te casses les burnes depuis 15 ans, comment dire… No ouéééé !!!! Pourtant, c’est bel et bien la triste réalité. Fût un temps où le tennis avait priorité et où France 3 n’hésitait pas à sacrifier PBLV sur l’autel de la balle jaune. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, le Mistral et ses gogols font la loi. L’an dernier, la série avait été maintenue pendant tout le tournoi. Un pur scandale.

La solution : Zappe sur France 4 pour suivre la fin. Ok mais France 4, c’est la combien, déjà ? Le temps que tu trouves, Benoît Paire a breaké (non, je déconne)…

 

6/ Les Français qui perdent

Comme toujours, il y aura de la vie. De l’espoir. Au moins un Français en deuxième semaine, vraisemblablement Gaël Monfils cette année, qui ira peut-être même en 1/4 ou en 1/2 si ça rigole. De la à gagner le tournoi, faut arrêter de prendre de la drogue les enfants. A ta décharge, comme toujours, l’Equipe fera tout pour que tu tombes dans le panneau, à coups de gros titres avant la 1/2 contre Djoko : « Pourquoi Monfils peut le faire… » « Les 5 clés l’exploit ». « Face à son destin. », etc. Et là, naïf comme tu es, tu y croiras à fond. Et comme toujours, tu redescendras aussi vite de ton petit nuage. Tu seras tellement énervé que, comme toujours, tu jureras qu’on ne t’y reprendra plus à croire en la victoire d’un Français en Grand Chelem. Et puis, comme toujours, tu replongeras. Et le cycle sans fin perdurera…

La solution : Prends la nationalité espagnole.

 

5/ Nadal

Tu y as cru, hein ? Allez, avoue, tu y a cru, au début de la saison sur terre, que Nadal allait se rétamer la gueule bien comme il faut cette année, histoire de l’enterrer pour de bon et ressortir tes théories de charognard sur son passif de gros dopé, parce que le beau-frère de ton voisin l’aurait croisé en train de se piquouser le mois dernier dans une clinique à Châteauroux. L’espace d’un instant, tu as même rêvé – sans le dire – que Roger allait en profiter pour s’envoyer tranquillou un 2ème Roland, cigare aux lèvres, après trois ans sans jouer sur terre. Mais bien sûr ! Et ben non, mon pote. Rafa, finalement, il est là et bien là. Tu vas devoir te farcir pendant 15 jours ses coups droits lassos et ses Vamos hurlés à pleins poumons. Hmm, tu vas adorer ! Ouais, Rafa va claquer son 12ème et dernier Roland à mon avis. Profite bien. Et puis tu sais quoi ? Si c’est pas lui, ce sera Djoko… Tu préfères ?

La solution : Prends la nationalité espagnole, on te dit.

 

4/ Les repas de famille

L’un des « pièges » de Roland-Garros est son positionnement dans une zone stratégique du calendrier riche en ponts (l’Ascension) et en soleil (théoriquement). Il n’en faut pas  plus à certains pour être saisi par des envies frénétiques de barbecue en famille. Pas un mauvais plan dans l’absolu, sauf justement quand c’est Roland et que tu n’as qu’une envie, c’est d’être seul au monde avec pour unique compagnie ta télé, ta zapette, ton canapé et ta bière (restons cliché). Personne autour de toi n’étant suffisamment malsain d’esprit pour saisir la psychopathie chronique qui t’envahit à la simple vue d’une balle jaune sur un court en terre battue, difficile de l’assumer vraiment. Donc tu te forces à rester (un peu) à table. Le problème des repas de famille, c’est que ça dure, ça dure ! Eternellement… Le live score du téléphone, ça va cinq minutes, mais ça ne saurait étancher éternellement ta soif de jeu. Quand tu vois qu’on arrive à 3-3 au 5ème, tu n’y tiens plus. Il faut faire quelque chose…

La solution : Fais direct cramer les merguez. Pas de merguez, pas de barbecue, pas de barbecue, pas de repas, pas de repas, pas de famille, pas de famille… tennis !

 

3/ Les exams

C’est un souvenir lointain pour un certain nombre d’entre nous mais suffisamment traumatisant pour en garder à vie les stigmates cauchemardesques. Même encore aujourd’hui, tu ne peux regarder le tournoi à la télé sans ressentir au fond de toi une forme indicible de culpabilité souvent alimentée, d’ailleurs, par les réflexions de ta femme qui n’aurait aucun scrupule à t’envoyer chez Ikea un jour de finale de Roland. Qui n’a jamais planté un devoir, bâclé un mémoire, séché un oral, fait l’impasse sur un cours, bref balancé une révision comme on balance un match (ou un porc), pour le chant des sirènes d’un 5è set qui s’étire en longueur dans la folie moite d’une soirée printanière ? Le tout avec un bol de cerise fraîchement cueillies du jardin ? La vie est une question de priorités…

La solution : En même temps, en as-tu vraiment besoin, de ce bac ?

 

2/ Tes pronos

Ton bracket est ouvert.

Site de paris en ligne, concours interne au bureau, bracket entre potes… Ne fais pas l’innocent, on sait que tu passes la moitié de tes journées à jouer sur tout et n’importe quoi pendant Roland. Surtout n’importe quoi, d’ailleurs. C’est la seule manière, dis-tu, de t’intéresser à un Putintseva-Peterson au 1er tour. Le problème, c’est que tu as beau passer des heures à analyser les cotes, les résultats antérieurs, les head-to-head, les palmarès, les bios, les points forts et les points faibles de chacun, bref tu as beau être incollable sur tout, au final, ça ne se passe jamais comme prévu. Et ça se termine en général par un fissurage alpha, avec fracassage d’iPhone sur le sol. Toi aussi, tu as l’impression qu’il existe une force supérieure créée uniquement pour saborder tes paris ?

La solution : Demande des tuyaux à la petite secrétaire boulote du 3ème. Elle s’y connaît autant en tennis que toi en point de croix, elle fait ses pronos à pile ou face, mais c’est elle qui rafle le concours chaque année….

 

1/ Ton boss

Il est au fan de tennis ce que le camion-poubelle est à l’automobiliste pressé : le Mal absolu. L’empêcheur suprême de glander en rond. Sorte d’hydre à deux têtes doté du don d’ubiquité, ton boss sait parfaitement, à la seconde près, à quel moment précis il doit venir te casser les couilles. Par exemple, tu peux être sûr qu’il attendra toujours la balle de set pour faire une irruption brutale dans ton bureau en vociférant sur la nécessité « urgente et absolue » de boucler le dossier le plus chiant du monde avant la fin de la soirée. Ah oui car le boss, c’est entendu, ne frappe jamais avant d’entrer. D’où la nécessité « urgente et absolue », pour toi, d’être capable de fermer ton clapet d’ordinateur en une fraction de seconde. Sans omettre d’éteindre le son du streaming de France Télé, parce que la voix de Nelson qui s’échappe de l’écran fermé pendant que ton boss vitupère ses élucubrations, c’est un coup à choper un fou rire…

La solution : Mets plutôt le streaming sur ton téléphone, range-le au fond d’un tiroir du bureau et contorsionne-toi pour mater en douce. En cas d’ingérence patronale impromptue, tu es parfaitement positionné pour faire croire que tu es à la recherche d’un dossier important.

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